Pour ou contre la salopette ?
(source : next.liberation.fr)
À 170 ans, la salopette revient sur le devant de la scène, ravivant la bataille entre ceux qui sont pour et les autres, qui sont contre.
Cette saison, le pantalon à bretelles est, plus que tout, présent dans les rayons des magasins. Plus de 170 ans après sa naissance, elle n’a cessé d’apparaître, de disparaitre puis de réapparaître. Il faut savoir qu’avant de s’immiscer dans le prêt-à-porter et chez les créateurs de mode, à l’image d’Hermès lors de la dernière Fashion Week Parisienne, ou de Ralph Lauren, Jean-Paul Gaultier ou Yves Saint Laurent avant lui, celle qui tient son petit nom du vieux français « salope » (et oui!) qui signifie alors « sale » « malpropre », a initialement été pensée comme un vêtement de travail.
Pour la petite histoire …
En 1844, du côté de Villefranche-sur-Saône, Louis Lafont propriétaire d’un magasin de textile, cherche un moyen d’améliorer le quotidien de son beau-père, charpentier. Pour lui permettre d’avoir, à portée de main, l’ensemble de ses outils, il a l’idée de coudre une poche à la ceinture de son pantalon de travail. Le « largeot », fatal large, pratique, confortable et surtout fonctionnel, était né. Quelques années plus tard, Adolphe Lafont, le petit-fils, améliore la trouvaille de son aïeul en fixant cette poche sur une bavette, tenue par des bretelles. La salopette, solide et facilement lavable, est brevetée en 1896 et Adolphe Lafont devient la première marque française de vêtements de travail.
Deux ans après le lancement, en 1954, du modèle phare de la marque, le « 406 », l’Américain Levi Strauss se met lui aussi à la salopette, en denim, cette fois. La maison Lafont entame ensuite un vaste chantier de modernisation de sa pièce maîtresse. Dans les années 70, la « 406 » se décline désormais en fuchsia ou en vert et commence à séduire hors du monde du travail.
Cependant, le pantalon à bretelles divise. Ignominie informe pour certains, pièce originale et indispensable pour d’autres : deux écoles s’opposent.
Pour ou contre ?
#Contre
« Sac a patates » popularisé par Coluche dans les années 70 et arboré dans le porno gay des nineties, la salopette est considérée comme un vêtement qui n’a rien à faire sur les podiums. Pour l’école des « antes », la salopette est réservée aux bricoleurs; ample, confortable et un peu honteuse, on ne la porte que chez soi, en cas de travaux, de peinture ou de jardinage. Et puis, il faut avouer qu’elle n’est pas très pratique en cas d’appel de la nature 🙂 Bien avant notre Coluche national, un autre personnage s’était approprié cette tenue. Dès 1936, dans Les Temps Modernes, Charlie Chaplin affuble son Charlot d’une salopette de travail. Elle fut, en effet, la tenue de travail des ouvriers au cours du XXème siècle. Bref, ses détracteurs sont fermes : non à la salopette !
#Pour
Lady Di l’a portée en majesté, Béatrice Dalle en a fait un véritable atout sexy dans 37.2 le matin, Agnès b. en raffole toujours autant, la salopette est tendance ! Et oui, on peut être jolie en salopette ! De nombreuses stars, enceintes ou non l’ont récemment portée. N’est-ce pas, après tout, la marque d’une certaine audace, d’une décontraction culottée que d' »oser » la salopette ? Parmi les créateurs qui y ont cru dès la première heure, on peut compter sur la styliste Agnès b., qui dès 1976, s’intéresse aux vêtements de travail et entreprend de les revisiter. Veste de plâtrier, pantalons, combinaisons, salopettes, la française, qui venait tout juste d’ouvrir sa boutique de la rue du Jour à Paris, collabore avec une usine bordelaise spécialisée dans les tenues professionnelles. « Je voulais partir de vêtements bruts, de base, que tout le monde connaissait, et les adapter ». Après un modèle blanc qui a eu un succès fou, la créatrice la décline en bleu ou en rouge. Elle les commercialise toujours, avec quelques variantes, quarante ans plus tard.
Quelques conseils …
On peut l’assortir à des talons hauts, pour casser le côté garçonne. Les prescriptions à respecter : elle doit être ajustée et en version courte pour allonger les jambes des petits gabarits, ajustée, plutôt taille haute et en tissu uni pour les femmes rondes, sans grandes poches pour les hanches larges. De manière générale, les conseillères en image déconseillent de la porter avec un sweat ample et des baskets, elle recommandent plutôt de l’acoquiner avec un débardeur ou une marinière, accompagnée d’une paire de compensées ou d’escarpins. Pour un look frais et tendance 😉
Alors pour ou contre ? Vous comptez l’adopter ? Nous, au bureau, on adore 😉
Mesdemoiselles, si vous avez envie de craquer, on vous propose deux salopettes de notre partenaire Promod :
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